13 février 2006

Au delà de nos différences..

Au delà de nos différences Au delà de nos différences
Des coups de gueule des coups de sang
À force d'échanger nos silences
Maintenant qu'on est face à face
On se ressemble sang pour sang

Côté Cour.

Côté cour, mon « avenir » se précise... J'ai été « convoquée » (et non « invitée », notez bien la nuance) au managing board de la société qui a absorbé celle où je travaillais, Sans même m'inviter à m'asseoir, et avec un air sévère de procureur, le directeur de l'informatique m'a « sommée » de m'expliquer sur les problèmes de reprise. J'ai commencé par faire l'étonnée, et j'ai demandé, l'air ingénu : « depuis quand suis-je en charge de la reprise ? » , ce qui a eu le don d'énerver le type en question, un gros bonhomme bouffi de suffisance, et provoqué un flottement parmi la bande de blanc-becs qui composent le comité de direction, dont le plus âgé doit avoir une dizaine d'années de moins que moi. J'ai poursuivi, l'air suave, en regardant mon interlocuteur bien droit dans les yeux, et avec un brin d'arrogance: « il me semblait que c'était vous et non moi qui étiez en charge de cette matière, non ? Me trompé-je ? »

. . . . Ambiance !

Il a ensuite essayé de me coincer en sortant des fiches d'incidents, et en tentant de m'en attribuer la paternité. Pas de chance pour lui, j'avais suivi chacun des incidents personnellement. Je les avais étudiés et j'en connaissais non seulement le contenu, mais également tous les tenants et aboutissants de chacun d'eux (du moins, les importants). Ce qui était loin d'être le cas de mon contradicteur, ni a fortiori, des autres responsables autour de la table. Dans leur « culture d'entreprise », ces « patrons » sont guère plus que des responsables de ressources, qui ne connaissent que de (très) loin le contenu des activités ou des projets qui ressortissent aux budgets qu'ils « managent » (Ha ha !). Bref, je me suis dit que, foutue pour foutue, autant m'offrir le plaisir de lui mettre son nez dans son caca devant tout le monde. Je passe rapidement sur les détails techniques que j'ai fourni, et, d'où il ressort que les données que nous avons fournies étaient exactes, pertinentes et bien documentées, alors que leur gestion de la reprise était bordélique, leurs procédures mal testées, et leur management ..incompétent ! ..

Tandis qu'il s'embrouillait dans ses fiches, j'ai encore été accusée de rester « assise sur mon savoir » (sic!), de garder les informations pour moi, de ne pas suffisamment communiquer.. Je l'ai regardé avec des yeux ronds, avant de lui rétorquer, tout en montrant le chiffre zéro avec le pouce et l'index : « combien de fois ai-je été invitée à vos réunions de travail ? » Puis, toisant la bande de blanc-becs autour de la table, tout en montrant le même signe : « et combien de fois à ce comité de direction ? ». Il m'a lancé, d'une façon glaciale, que j'étais impertinente et que je manquais de « loyauté » (Ha ha ! Ces crapules merdeuses qui ne doutent de rien osent parler de loyauté).
Je lui ai rétorqué que la loyauté, c'était comme le respect : il faut pouvoir en témoigner aux autres, pour espérer en avoir en retour..
Il sembleraît que le président ait voulu ajouter quelque chose, mais j'avais déjà claqué la porte !

Côté Jardin.

You used to be so amused
At Napoleon in rags and the language that he used
Go to him now, he calls you, you can't refuse
When you got nothing, you got nothing to lose
You're invisible now, you got no secrets to conceal.



How does it feel ?
How does it feel ?

To be on your own

With no direction home

Like a complete unknown

Like a rolling stone?
N'exagérons rien, même si les derniers événements m'ont un peu donné le vertige, je ne suis pas encore devenue une pierre qui roule ! Et même si je n'ai plus grand chose à perdre, je suis encore bien loin de connaître l'infortune de la "Miss Lonely" de la chanson de Bob Dylan, et de devoir apprendre comment vivre dans la rue. Enfin, si je devais conclure un marché avec mon "mystérieux vagabond", celui-ci pourrait sans doute facilement régler les dernières échéances du prieuré (..sans même devoir revendre sa chère Z4 :-) ). Mon jeune amant se réjouirait plutôt de ce qui m'arrive, et l'idée de « m'entretenir » ne serait pas pour lui déplaire.. Ce petit salaud m'a déjà laissé entendre qu'il était tout prêt à « m'épouser » pourvu que je lui appartienne « corps et âme » !

Pourquoi pas me demander de l'appeler « Mon Seigneur et Maître », tant que nous y sommes...
Il y en a, décidément, qui ne doutent de rien !! :-)

Côté jardin, après la grande dispute, ce sont donc les grandes "retrouvailles ". Pour fêter celles-ci et taquiner un peu la féministe en moi, mon amant m'a offert cette guimauve essentialiste : « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus » !!
A moi, ..une féministe qui passe son temps à dénoncer l'essentialisme !..

Nous l'avons parcouru ensemble (en diagonale, car il y a beaucoup de répétitions) : c'est effectivement truffé d'essentialisme crasse. Mais c'est tellement bourré de clichés que ça nous a bien fait rire !

Surtout lorsqu'on est tombé sur la métaphore de la grotte, qui explique que, lorsqu'ils ont des problèmes, certains individus, qui viennent de Mars, n'aiment pas en parler, éprouvent le besoin de s'isoler, de se réfugier en leur for intérieur (la grotte), pour les ruminer à l'aise, sans l'aide de personne. Alors que d'autres, qui viennent de Vénus, gèrent leur stress en parlant de ce qui les tracasse, en partageant leurs soucis. Et que, lorsqu'un individu qui vient de Mars tente de s'isoler pour ruminer ses problèmes, tandis que l'autre qui vient de Vénus, tente au contraire, de le faire parler pour pouvoir partager ses problèmes avec lui, ..ça donne des étincelles !!

Moi (la martienne) : faudrait quand même prévenir ce psycho-nunuche qu'il s'est planté, et qu'il a interverti les genres : il semble que ce soient les femmes qui aient tendance à "s'enfermer dans leur grotte", et les hommes à les y poursuivre pour partager leurs problèmes, .. et pas l'inverse !

Lui (le vénusien) : et que ce sont les hommes qui sont volontiers bavards, qui éprouvent le besoin de parler pour consoler, pour créer une atmosphère, une intimité. Et qui sont angoissées par la perspective de ne pas être aimés, et qui ont un besoin constant d’être rassurés.

Nous rions, je me sens plus détendue. Cette réunion très très dure de la journée, qui signe sans doute la fin (annoncée) de ma carrière professionnelle, me semble finalement bien moins importante que je ne l'ai cru à prime abord.
Je me sens enfin bien !
Tellement bien que la martienne en moi se sent devenir chaude et molle. Et éprouve le besoin de se blottir contre son vénusien, de flairer sa peau, de caresser son torse, et, sur sa lancée (why not ?), d'explorer son corps plus avant. Ce qui amène ce dernier à la caresser et à explorer à son tour le corps de sa martienne.

Je sens ma vulve qui se dilate, laissant comme l'impression d'un vide intérieur à combler d'urgence.. Nous nous goûtons l'un l'autre, tout en douceur, tout en volupté.. Je regarde mon vénusien, mon dieu de l'Amour, se métamorphoser sous mes yeux. Devenir de plus en plus sûr de lui, de plus en plus dominant, au fur et à mesure que je me tortille devant lui. Et je me dis que, malgré les clichés de John Gray, il n'a rien d' efféminé, bien au contraire. Sous mes yeux écarquillés, je vois plutôt un grand et bel animal, en pleine possession de ses moyens qui, ..comment dire, ..considérables ;-). Son excitation sexuelle se voit dans ses muscles noueux, dans cette superbe verge qui se dresse devant mes yeux éblouis, dans cette grâce et cette assurance féline avec laquelle il s'approche de moi pour me dominer. Dans un moment, la douceur aura laissé complètement la place à une belle et saine agressivité. Celle du grand fauve qui dormait en lui, qui saura me prendre, me posséder, comme un lion couvre sa femelle en chaleur.

La nuit sera chaude. Et belle !!

14 commentaires:

Anonyme a dit…

Qu'est ce qu'ils fabriquent ?!
L'image est floue.

Élisa Naibed a dit…

Je peux en tout cas vous dire qu' elle, elle est en train d'appuyer sur la télécommande infrarouge ML-L3 de son Nikon D70. :-)

Fred a dit…

Si si, on voit bien...

Anonyme a dit…

Naibed : Je peux en tout cas vous dire qu' elle, elle est en train d'appuyer sur la télécommande infrarouge ML-L3 de son Nikon D70.

Elle est bizarre cete télécommande...

Anonyme a dit…

Ah non, ça c'est autre chose : comme elle a de la température (c'est toujours comme ça quand elle est en chaleur), je lui mets le thermomètre..

Anonyme a dit…

Amusantes, les réactions mars-et-vénusiennes "inversées" ! Et finalement assez logiques, comme je le soulignais déjà précédemment. Tu as sans doute une longue carrière d'ingénieure informaticienne dans un milieu d'hommes, et tu t'es modelée sur ce milieu, .. plutôt fermé et typiquement "masculin"). D'où tes réactions bourrues et bougonnes. Ton amant est visiblement un commercial, assertif, ce qui l'amène naturellement à être plus attentif aux réactions de l'autre (enfin, si c'est un bon commercial), toutes qualités marquées comme féminines.. D'où cette inversion finalement pas si étonnante des schémas "classiques" .

Autre point intéressant : l'inversion ne se prolonge pas dans la sexualité, où chacun de vous deux reprend un rôle plus traditionnel.. Est-ce naturellement que les rôles se remettent en place dans l'alcôve, ou est-ce une volonté délibérée de préserver ta féminité, de ne pas être trop "masculine" ??

Élisa Naibed a dit…

Milles excuses, Marie, pour ne pas avoir répondu à ton dernier message.

Anonyme a dit…

Salut poulette...

Je suis tombé sur ton blog par un comment peu flatteur que tu avais fait sur Monat chollet...

Je ne partage pas du tout tes vues.
Bon, comme à beaucoup l'islam te pose un problème. Le voile est un carcan dominateur pour ces pauvres femmes, etc, etc...

On en pense ce qu'on veut où on n'en pense pas, mais à mon avis, le plus simple est de les laisser s'émanciper toutes seules ces "soumises musulmanes", de leur tendre la main si elle le veulent... Par contre les traiter de soumises archaïques, ça ne les aidera guère si ce n'est à justifier leur repli identitaire...

Sinon son site à Mona, il est plus intéressant que tes histoires de cul stériles.

La bise.

Anonyme a dit…

Mona Chollet est non seulement bête comme ses pieds, mais elle ment comme elle respire ! Typique des gauchistes obscurantistes dont parle si bien Caroline Fourest dans "La Tentation obscurantiste"

Bonjour la référence !

Et le commentaire : laisser s'émanciper toutes seules ces "soumises musulmanes" est vraiment un commentaire de gauchiste à la noix !

Anonyme a dit…

hahaha, j'adore trop comment tu as répondu a tes boss!!! J'ai jamais eu le culot de le faire!

Mais tu as bien raison, tant qu'a te faire crisser dehors, aussi ben les faire chier ;)

Je viens de découvrir ton blog et j'adore te lire, je publie donc ton lien dans mon space msn et dans mon Livejournal ;)

Bisoux

Élisa Naibed a dit…

A Tanata : Bravo pour ta brillante intervention, et l’excellente référence au livre de Caroline Fourest. Ca fait plaisir de voir qu’il y a, à gauche aussi, des femmes comme elles qui ont le courage de refuser et de démasquer toute cette diarrhée de faux-semblants à propos de l'islam et qui osent dénoncer cette hypocrisie et cette bêtise gaucho-gnangnan (dont l’inénarrable cruche de Mona Chollet est l’exemple par excellence).

Maintenant, examinons un peu le, hum ! « discours » de l’anonyme du 26 avril dernier. D’abord le « Salut poulette » très macho et très condescendant, du beauf de base. On ne s’étonnera donc pas trop de l’indigence de la suite de son « discours » très peu féministe, ni du fait qu’une fausse féministe, (mais véritable idiote nain-tellectuelle gaucho-gnagnan) comme Mona Chollet, plaise beaucoup à ce genre de laissé-pour compte de l’intelligence.

Élisa Naibed a dit…

A Zebulnatram : merci de vos encouragements. En fait, il y a longtemps que je n'ai plus mis à jour ce blog, tellement j’ai été occupée. Et beaucoup de choses ont changé du côté professionnel. Le fameux responsable informatique a commencé une sorte de politique de la terre brûlée, en mettant à la porte tous ceux qu'il estime ne pas convenir (et, comme par hasard, il s'agit surtout de gens de mon ancienne société, dont je sais, pour avoir travaillé avec eux, que ce sont des gens très capables, pour la plupart). Comme j'ai encore des relations, j'ai pu en recaser moi-même quelques-uns, que je savais être très valables, chez ..des concurrents

Concurrents qui sont ravis des recrues que je leur ai procurées, et qui cherchent maintenant à m’attirer dans leur société. Je ne dis pas non, mais je me disais jusqu’il y a quelques semaines que j’allais être bientôt à mon tour éjectée (et ce serait trop bête de cracher sur mes belles indemnités de dédits en donnant moi-même ma démission).

Comme les chasseurs de têtes se bousculent aussi au portillon de mon bureau, j’ai l’impression que le CEO de la société absorbante s’est rendu compte de ce qui se passe, et du coup, il panique parce qu’il sait que si je ne suis plus là pour servir de garde-fou, la reprise ira complètement à vau-l’eau. Du coup, je suis désormais invitée au managing board de la société, et je viens de recevoir la direction des ressources humaines, où ma première mission sera de colmater les brèches et d’empêcher le bateau de faire eau. Je me suis immédiatement bien faire voir de mon ex-patron, et désormais collègue du managing board en proposant au comité de direction qu’aucun licenciement ne puisse être opéré par un directeur, quel qu’il soit, sans mon accord en tant que directrice des ressources humaines. Le président a immédiatement voté oui, suivi par l’ensemble de comité (y compris mon ancien chef). J’ai immédiatement suspendu toutes les actions en cours, ai exigé que tous les dossiers me soient transmis, et j’ai fait cesser ce climat de « management by terror ». J’ai contacté les syndicats aussi, pour qu'ils m'aident à restaurer un climat de confiance. Syndicats qui, depuis ma ferme reprise en main de HR, me mangent dans la main.
Enfin, last but not least, on m’avait supprimé ma voiture de fonction : j’ai eu la surprise de voir qu’on m’en avait donné une avec un délicieux nom de poivre .. Pas-à-dire : ils ont du avoir sacrément peur, pour mettre ainsi le paquet

Je termine ici : je serai en vacance bientôt, et je vous donne rendez-vous vers la mi-juin.

Anonyme a dit…

Hé bien, bravo !
De ne pas t'être laissée marcher sur les pieds... et pour le retournement de situation ;-)

Signé : un mec, qui lui s'est laissé marcher sur les pieds, placardisé , psychiatrisé et tousa® ;-<

Élisa Naibed a dit…

Je sais, hélas, à quel point une reprise d’entreprise est souvent faite en dépit de tout bon sens, et quelles injustices peuvent être commises dans ces occasions (déjà, en temps normal..), et j'ai été scandalisée de voir ce qu'il est advenu d'un certain nombre de personnes de ma société précédente, suite à la reprise. Même les meilleurs sont mis sur la touche, pour être remplacés par des médiocres, voire des incapables, mais qui ont la bonne carte (ils font partie de la société reprenante). J'ai usé de mes relations pour en replacer un certain nombre (notamment dans des entreprises concurrentes (un comble). Le patron d’une d’elle, à qui j’ai envoyé quelques-uns de mes meilleurs éléments, m’a d’ailleurs dit que la porte m’était toujours ouverte, et que je serais accueillie à bras ouverts.

En attendant, pour la société reprenante, c’est une belle part du know how et de la motivation dont elle se prive.